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Une révolution, il y a 46 ans : Hongrie 1956

Trois ans après la mort de Staline, mais toujours dans le milieu d’une dictature sournoise et impitoyable, un petit pays de l’Europe Centrale, soumis au pouvoir soviétique, se révolta contre le régime communiste qui menaçait d’extinction définitive toutes les valeurs de sa culture européenne de 1000 ans… 
 
- Le 23 octobre 1956 une révolution spontanée d’étudiants universitaires, d’ouvriers, de citoyens éclata sur les rues de Budapest ; la population revendiquait l’indépendance du pays, le départ des forces armées russes stationnant en Hongrie, la restitution du pluralisme parlementaire au lieu du régime du seul parti communiste et la réforme démocratique de la constitution. Les forces militaires et policières du régime répondaient avec des coups de fusil et avec des attaques, à Budapest ainsi comme dans plusieurs autres villes du pays.  
- Le chef du gouvernement communiste en charge, Imre Nagy, s’est résolu à adopter les revendications démocratiques des Hongrois et il devint partisan passionné et leader de la révolution. Il sollicita l’Union Soviétique à retirer son armée et l’Occident démocratique à soutenir la lutte de la Hongrie contre l’oppression. 
- Les circonstances internationales d’un monde profondément immergé dans la guerre froide cependant n’étaient pas favorables à cette « petite révolte locale », qui pouvait mettre au risque d’ailleurs aussi l’équilibre fragile de Yalta – la Hongrie ne reçut que des déclarations de sympathie ; …le Parti Communiste Français condamna même la révolte hongroise et sollicita une intervention soviétique ! 
- Le 4 novembre, des nouvelles forces militaires soviétiques arrivèrent en Hongrie, appelées par János Kádár, un membre déjà important à l’époque de l’élite dirigent du parti communiste, qui était alors « désigné » par Moscou au rôle de nouveau gouverneur bolcheviste, qui devait rétablir et maintenir « l’ordre » en Hongrie. 
Rapidement le pays et la capitale, transformés en champs de bataille, furent vaincus et les Hongrois devaient se rendre aux Soviets. 
- Des représailles et des sanctions cruelles se poursuivaient pendant les années suivantes : Imre Nagy fut supplicié en 1958 avec quelques compagnons qui avaient participé aux gouvernement ; des nombreux autres participants étaient mis à mort au « seulement » emprisonnés pendant des ans ; des procès à conception eurent lieu avec l’objectif d’inspirer la terreur à la population ; la dernière exécution sanctionnant une participation à la révolution du 1956 eut lieu en 1961, parce que le condamné, arrêté à l’age de 15 ans, devait encore arriver à l’age minimale prescrit pour la peine de mort… 
- Pendant les années ’60, ’70 et ’80, dans les écoles hongroises on ne parlait de 1956 qu’avec les termes « contre-révolution », « rébellion réactionnaire et fasciste », « les événements regrettables de l’octobre de 1956 »… La presse et les média cherchaient à en supprimer même les moindres souvenirs. 
 
 
1956 et le gouvernement hongrois actuel 
 
Encore en 1989 
- 8 membres du gouvernement « social-libéral » actuel faisaient partie du Parti Socialiste Hongrois des Ouvriers (MSZMP), c’est à dire l’unique parti « légal » et dépositaire du pouvoir dans le régime communiste de Kádár. 
- 3 d’eux (le ministre-président, le ministre des affaires étrangères, le ministre de chancellerie) occupaient alors des hautes positions gouvernementales. 
- 4 d’eux faisaient parti du « Comité Central » du Parti, un corps dirigent où, jusqu’au ’89, les décisions les plus importantes étaient prises concernant la vie du pays. 
Source : Magyar Nemzet, 27 mai 2002, p. 4)  
 
Quelques citations intéressantes de 1989 : 
- Gyula Horn, actuellement membre du MSZP, ex premier ministre de Hongrie 1994-1998, aujourd’hui conseilleur du premier ministre actuel en questions de diplomatie internationale,  
dit à une réunion du Comité Central du MSZMP, 10-11 février 1989 : 
« Nous ne devons pas permettre qu’une crise de conscience se produise concernant 1956 chez ceux qui prirent les armes en novembre, parce que ceux qui prirent les armes en novembre 1956 le firent contre la contre-révolution réactionnaire ; ils ont reçu leurs décorations ou récompenses pour cela ! » 
- Béla Katona, actuellement député socialiste du Parlement hongrois, dit en ce même occasion : 
« J’ai la sensation – sans entrer ici dans les détails – que l’expression de ‘révolte populaire’ [concernant 1956] soit désormais trop fortement enracinée dans le langage quotidien du peuple. Ça restera, donc, en usage, mais il serait très bien si nous en pouvions pourtant définir les limites : nous pourrions dire, qu’on ne peut pas aller davantage, puisque maintenant, que cette expression a été prononcée, on entend dire aux réunions des divers groupes d’opposition, que c’est seulement une première étape, que le Parti [l’MSZMP] ait accepté ça, mais en vérité c’était une révolution et une guerre d’indépendance. Dans ce sujet alors nous devons indiquer les limites avec détermination : on pouvait aller jusqu’ici et non davantage ! » 
- Un mois plus tard, le 7 mars 1989, Péter Medgyessy, le premier ministre actuel, dit entre autres, concernant la démocratie parlementaire pluraliste : 
« Je ne comprend pas trop ce que ça signifie, ‘des élections libres’ : on ne peut pas parler des élection avec un tel adjectif, qui ne signifie rien. Il faut en définir d’abord le contenu : qu’est-ce que ça veut dire, que des élections libres. (…) Car le seul fait, qu’au parlement 75es députés sont communistes, ne garantit rien du tout, nous le savons bien. On ne pourra pas ainsi calculer les réactions du parlement dans certains questions et, vraiment, on ne peut pas résoudre ce problème seulement en obligeant les députés à voter en tel ou tel sens. … » 
 
Source : 
Actes des réunions du Comité Central du Parti Socialiste Hongrois des Ouvriers, 1989 (cités par Zs. Bayer, « Uj moralisták, farizeusok (17.) », Magyar Nemzet, 20 juin 2002, p. 6)
 

 

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Modifié en dernier lieu le 19.10.2002
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