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Les écrits3

« Un seul drapeau, un seul camp »* 
 
par Gábor Miklós 
paru dans Népszabadság, le 4 octobre 2002 
 
Des partis se forment, se dissolvent, se divisent et se réunissent… Actuellement, on dit que des nouvelles transformations attendent le Fidesz. Un autre quotidien prend aussi le risque d’en deviner le nom futur : il pourrait s’appeler Parti d’Union National. C’est, en fait, une étape logique, étant donné que le parti, qui avait représenté autrefois une génération, a déjà changé dans un cas son image et son nom. « L’Association des Jeunes Démocrates » (se caractérisant avec les mots « radical », « non-conformiste », « libéral ») devint « Parti Civil Hongrois ». Les jeans et le sweater ont donné leur place au complet boutonné en haut et pourvu d’un gilet, à la cravate de couleur, au petit costume élégant et au sac à main coûteux. L’habitude de se tutoyer a cédé, ensemble avec celle sorte de démocratie chaotique, à l’adresse « mesdames et messieurs » et au centralisme basé sur le concept du leader unique. Il y a des autres poteaux indicateurs idéologiques et un style différent. 
Le corps dirigeant du Fidesz a été jusqu’à maintenant tout à fait incapable à se retrouver après l’échec des élections de ce printemps. Le parti, plusieurs fois transformé, n’a pas répondu aux expectations. C’est pour cette raison qu’il fallait reprendre de nouveau l’idée de l’union des partis, ou mieux d’un parti d’union. Selon le concept d’Orbán, la droite ne peut affronter le bloc socio-libéral, considéré comme monolithique, qu’en réunissant ses forces. Ce politicien doué a travaillé pour cet objectif depuis le milieu des années ’90. Ses efforts ne sont pas restés stériles. Il a englobé dans son parti les démo-chrétiens, a contraint à une alliance durable le MDF et a poussé dans la médiocrité toute une série de petits partis de centre. Il a réussi à entrer en coalition avec le Parti des Agriculteurs et, en coopération avec Torgyán**, dans quelques ans il a politiquement anéanti aussi ce parti héritier d’un passé grandiose. Après la chute, il s’est présenté avec l’idée de l’unification. Pour le moment, le MDF hésite encore, ses leaders tendent à défendre leur indépendance. Mais jusqu’à quand ? Dans le projet orbánien ils n’ont pas de grand avenir. Les survivants du Fidesz historique ont peu de chance à trouver leur rôle dans la conception unificatrice. Ainsi, Orbán voudrait se baser sur les enthousiastes des Cercles Civiles. Le travail de la construction d’un parti, les compromis et les programmes internes ne le satisfont plus. Probablement, il est gêné par le fait que la constitution du parti lui pose encore des règles, qu’il y ait encore possibilité de discussion et de choix, et qu’il soit possible aussi de voter contre lui. Ce n’est pas surprenant qu’il n’assume aucune tâche dont il devrait rendre compte, qu’il n’a aucune responsabilité. Ses manifestations lui donnent la possibilité de rencontrer ses admirateurs « civiles ».  
Avec les élections administratives, le Fidesz agonisant a reçu une dernière chance pour démontrer sa valeur. Après cela, il sera probablement relevé. S’il perd, pour ça, s’il gagne, éventuellement, pour ça. Il ne manque désormais qu’une ligne directrice politique. D’ailleurs, Orbán a donné le juste ton aussi pour ça. Ses remarques concernant l’entrée dans l’Union Européenne et les commentaires qu’y ont ajouté les autres politiciens du Fidesz, font entrevoir que le futur parti d’union dans les premiers temps cherchera à profiter des doutes et des peurs hongrois relatifs à l’UE. Encore comme premier ministre, Orbán avait déjà fait des affirmations « eurosceptiques ». Il peut le faire encore de plus maintenant. Surtout, en vu du fait que le futur parti d’union ne se construit pas dans la direction des couches centrales de la société.  
Le mouvement de Cercles Civiles apparemment n’a pas réussi. Il est toujours de plus en plus difficile de les tenir dans un état d’agitation continu. Et les nouveaux activistes se sont revendiqués très tôt des rôles politiques concrets et aussi des candidatures bien payantes aux élections administratives. C’est là que s’est produit le premier conflit important avec l’ancien équipe du Fidesz. Car il fait part du projet d’union que l’ancien premier ministre pense englober aussi ce qui reste de la base sociale des partis de droite anéantis : les bandes dispersées des Agriculteurs et même les néonazis. C’est en fait une étape très logique, lorsque le mot d’ordre est « un drapeau, un camp ! ». Ce slogan ne permet pas d’exclure de la liste les fanatiques non plus. Ça pouvait également donner naissance à des conflits entre les sections et la direction du parti.  
On décidera de la transformation lors du congres de l’année prochaine, dit-on. Ça serait bien pouvoir deviner ce qui se passera entre-temps. Les projets grandioses peuvent être influencés par plusieurs choses. Tout d’abord, par les résultats des élections administratives. Les partis gouvernants peuvent faire beaucoup pour rendre l’opposition plus efficace que maintenant. L’activité du MDF peut avoir aussi son influence sur les événements. Si ses candidats indépendants rapporteront du succès, ça pourra ralentir la formation du super-parti.  
En tout cas, le choix du nom indique la direction. Des grands partis d’union ont déjà gouverné notre pays plusieurs fois pendant le XXe siècle. Est-ce que l’avenir est égal au passé ? 
 
 
 
* Cette frase a été prononcé par V. Orbán, lors de la grande manifestation du 30 août, et régulièrement reprise depuis par les politiciens et intellectuels de droite qui cherche à réunir les forces des citoyens « d’opposition » contre le gouvernement actuel. 
** J. Torgyán, leader du Parti des Agriculteurs, a été le partenaire de coalition plus important d’Orbán dans le gouvernement formé en 1998. A cause de toute une série de scandales lié a sa politique et a sa personne, il a rapidement perdu sa popularité et plus tard aussi sa siège de Ministre de l’Agriculture. Puisque il ne renonce pas toujours à son titre de chef du parti, beaucoup de politiciens et de sympathisants ont choisi de quitter le Parti des Agriculteurs, une formation politique dont le nome remonte aux temps de la deuxième Guerre Mondiale.
 

 

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Modifié en dernier lieu le 10.10.2002
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